En collaboration avec l’IFFP, la SGAB a organisé la conférence en ligne « Didactique des domaines professionnels en Suisse ». Des présentations issues de la pratique et de l’université ainsi que des ateliers à choix individuel ont donné un aperçu de l’état actuel de la « Didactique des domaines professionnels en Suisse ».
Résultats de recherche pour 2/2021
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SRFP, le 27.11.2020. À travers la remise d’un prix de reconnaissance, la Société suisse pour la recherche appliquée en matière de formation professionnelle (SRFP) encourage le transfert de la recherche de qualité en matière de formation professionnelle vers la pratique. Le premier lauréat de ce prix est le projet Realto. Cet espace numérique est un point de rencontre entre l’école professionnelle et la pratique professionnelle. La remise du prix a eu lieu le 27 novembre 2020.
Nouvelles entrées de Transfert, Formation professionnelle dans la recherche et la pratique
Philipp Gonon a prononcé son discours d’adieu intitulé «Apprendre un métier artisanal» le 17 décembre 2020 à l’université de Zurich. Dans son exposé, il revient sur les débuts des débats pédagogiques au 18e siècle, lorsque Jean-Jacques Rousseau voyait dans le personnage romanesque de Robinson Crusoe un modèle de l’apprentissage moderne. Dans son roman «Emile» consacré à l’éducation, son élève doit dans l’idéal apprendre l’art de la menuiserie: s’il pouvait le faire, il pourrait s’affirmer dans tous les domaines techniques. Cette pensée est très moderne: grâce aux outils numériques, nous sommes tous à nouveau invités à arpenter le chemin aventureux de l’apprentissage permanent qui conjugue «travail manuel et travail intellectuel».
Lorsque des éléments propres au jeu sont utilisés hors de leur contexte initial, à savoir le divertissement, on parle de «gamification» (ou ludification). Des études montrent que l’utilisation de la «gamification» peut permettre d’accroître la motivation et les performances dans le domaine de la formation. L’autrice du présent article, Silke Fischer, a publié à ce sujet une brochure complète de 40 pages aux éditions hep verlag. Elle présente le concept de «gamification» aux enseignants des écoles professionnelles et offre un guide d’action didactique et axé sur la pratique. Elle en décrit les principaux aspects dans cet article.
La formation professionnelle en Suisse est très hétérogène. Elle compte quelque 240 professions qui se distinguent par leur contenu, mais aussi par la durée et l’organisation de la formation. Cette dernière composante englobe par exemple la part de formation spécifique à la profession par rapport aux éléments de culture générale, la part relative de formation pratique en entreprise ou le degré de spécialisation du savoir transmis. Les résultats d’un projet du Fonds national montrent que ces caractéristiques sont en corrélation avec le salaire et la mobilité dans le début du parcours professionnel, ou encore avec la probabilité d’acquérir ultérieurement un titre de formation professionnelle supérieure. Dès lors, le choix du métier a des conséquences à long terme sur la suite de la carrière.
De nombreux jeunes se réjouissent de l’apprentissage. Ils ont trouvé un métier qui leur convient et pensent qu’ils pourront être à la hauteur des exigences. Comme le montre une étude, telles sont les conditions propices à un début d’apprentissage sans ressentir trop de stress, ce qui contribue à une motivation professionnelle élevée. Cependant, un bon départ dans l’apprentissage ne dépend pas uniquement d’une bonne préparation de la part des jeunes. Les formateurs-rices ont également un rôle à jouer en donnant fréquemment un feed-back positif aux personnes en formation. Les jeunes, surtout quand ils qui exercent une profession qui n’est pas spontanément associée à leur genre, ont tout particulièrement besoin de ces encouragements.
La réforme «Employé-e-s de commerce 2022» vise à adapter la formation commerciale initiale aux nouvelles exigences du monde du travail globalisé et numérique. La formation des personnes impliquées doit être systématiquement axée sur le développement et la vérification des compétences opérationnelles, et ce sur les trois lieux de formation. L’approche non limitée à un lieu de formation et orientée sur les compétences représente un changement de paradigme. Cet article analyse les implications didactiques de la réforme «Employé-e-s de commerce 2022» pour les écoles professionnelles commerciales et pour la formation des enseignant-e-s.
Alors que la profession d’horloger-ère n’a jamais autant été médiatisée sur les scènes suisse et internationale qu’aujourd’hui et que la transmission du savoir professionnel est devenue un argument marketing abondamment employé par les fabricants de montres « Swiss made », les horlogers-ères estiment que leur métier se perd et que sa pérennité est en danger. Pour quelles raisons ? N’est-ce pas là un paradoxe ? La transmission pose-t-elle problème ? En quoi cela concerne-t-il la formation professionnelle ? Telles sont les questions auxquelles cet article se propose de répondre succinctement, à partir d’une enquête ethnographique de cinq années dans le monde de l’horlogerie en Suisse. L’article montre que, contrairement aux idées reçues, la prolifération récente de la valorisation des horlogers-ères (par les patrimonialisations, entre autres) renforce le sentiment de perte qu’éprouvent les professionnel-le-s à l’égard de leurs savoirs.
Les métiers à faible niveau de qualification sont progressivement délocalisés hors de Suisse. Parallèlement, l’évolution technologique induit une élévation des niveaux de qualification et la demande en emplois qualifiés augmente. Ceci conduit à une pénurie de main d’œuvre qualifiée et à une dépendance accrue à la main d’œuvre étrangère. Ainsi, dans un contexte où l’immigration de masse est limitée, le recours à une main d’œuvre interne qualifiée devient un enjeu majeur. Face à cette évolution, la certification professionnelle pour adultes (CPA) joue un rôle majeur. Cependant, les personnes s’inscrivant dans une démarche CPA rencontrent des difficultés pouvant compromettre leur réussite. En s’appuyant sur un rapport réalisé par une équipe de recherche de l’Université de Lausanne concernant la CPA dans le canton de Vaud, le présent article expose les différentes étapes de ce processus de certification, les difficultés rencontrées par les acteurs-rices concerné-e-s, les facteurs de réussite ainsi que des propositions d’amélioration du dispositif.
La majorité des apprenti-e-s en Suisse sont formé-e-s dans des petites et moyennes entreprises (PME). La pression du temps, une charge de travail élevée et des ressources plus limitées que dans les grandes entreprises rendent difficile d’apporter un soutien adéquat aux apprenti-e-s et d’innover dans la formation professionnelle (FP). En même temps, les changements sur le marché du travail et dans les écoles exigent de nouvelles cultures d’apprentissage dans la formation en entreprise. En Romandie, les jeunes qui suivent une FP sont proportionnellement moins nombreux qu’en Suisse alémanique, l’influence culturelle gymnasiale étant plus présente. Ainsi, plusieurs pratiques innovantes ont su s’implanter en Romandie et se focalisent sur les processus d’orientation et de recrutement des potentiel-le-s apprenti-e-s. Dans ce cadre, l’article présentera la situation spécifique liée aux PME. Sur la base de plusieurs entretiens avec des institutions, des exemples sélectionnés de projets innovants seront illustrés.